Pourquoi je n'aime pas Lilly Wood & The Prick..

J'ai eu envie d'écrire ce post, en réaction aux personnes qui ne comprennent généralement peu mon point de vue quand on me demande: 

"- Mais pourquoi t'aimes pas ce groupe, attends, c'est excellent.. Musicalement, (blabla...) et même sur scène (blabla...); Ce groupe, c'est "The" Révélation indé..
A ça, j'ai juste envie de répondre un banal: "- Mouais.."

J'ai écouté, j'ai regardé, j'ai fermé les yeux, j'ai réécouté.. Mais rien à faire, je ne ressens rien et je m'ennuie.
L'idée n'est pas de descendre gratuitement un groupe, c'est pas ma marque de fabrique, (cf mes anciens articles), et puis je trouve que ça sert à rien. Mon but, c'est d'apporter une autre lecture, la mienne telle que je me la fais depuis la fin des années 90 sur la pop anglaise, et ce qui en découle.

Pour Moi Lily Wood & The Prick (2008), c'est un dérivé entre The DO qui a carrément cartonné, et relancé le folk Rock à la française en 2005 avec leur album "A Mouthful", Moriarty  avec "Gee Whiz But This Is a Lonesome Townen 2007; et Cocoon "My Friends all died in a plane crash" en 2005. 

J'ai choisis ces trois groupes qui pour moi sont les groupes majeurs de cette vague du "français qui chantent en anglais", dans le registre, pop rock & folk..

Pour moi, ce sont les 3 principaux groupes qui ont défrayés la chronique dans un genre complètement inhabituel et qui ont ouvert les portes Outre-Manche, en démontrant que les français, fort de leurs influences anglo-saxonnes étaient capable de chanter parfaitement en anglais et de poursuivre brillamment la lignée
pop folk du 21 ème siècle.

Leur particularité étant que les deux chanteuses de The Do et Moriarty sont étrangères, l'une est américaine, et l'autre moitié finlandaise moitié française. Il n'y a que Morgane Imbaud et Mark Daumail, chanteurs de Cocoon, qui sont originaires de Clermont-ferrand.


Je pense donc à The Do, pour le côté duo Mec-fille, le coté folk, prononcé rock, surtout sur leur deuxième album, et le fort coté indé. (Olivia ayant clairement influé cette mode de nana vintage, décalée, originale qui sort du lot.) Ils pourraient facilement s'apparenter au groupe The Kills, version USA.


Je pense à Moriarty, pour la voix. Elle était une des premières à apporter ce style en France. De plus, on pourrait la comparer à Alela Diane, sur le coté folklore des origines fortes, d'un passé. D'une histoire. Pour le retour du banjo sorti du placard, et la voix fantomatique.

Alela:              

Je pense à Cocoon, petit groupe trop mignon qui nous ont tous bluffés.. Quoi, ce sont des français?? Un bon anglais, duo mec fille toujours à la façon de Sufjan Stevens (véritable génie américain de la pop sophistiquée). Ils nous ont ressortis le glockenspiel, et le ukulélé qu'affectionnait déjà Julien Doré dans Nouvelle Star.

La sauce a pris, et c'est d'ailleurs un des seuls groupes a faire partir d'un label indé (Sober & Gentle), et à avoir réussi à réaliser une tournée aux states, et a cartonner en France et ailleurs, et qui a ouvert la voie royale à d'autres groupes qui pour moi sont hyper talentueux (Oui, Xavier Boyer..) mais malheureusement trop méconnus.

Les premiers en réalité à avoir démarré ce mouvement french pop anglaise, c'est le groupe Tahiti 80. Je suis fan depuis leurs débuts à vrai dire, et depuis leur premier et excellent album: "Puzzle". 


Ils ont ouvert la voie à une pop anglaise soignée, énergique et pointue, teintée de french touch, au fil des albums. Actuellement, ce sont de vraies stars au Japon entre autres, mais ils n'ont jamais réussi à trouver leur public en France. Ils sont de la même génération que les Phoenix, ou encore les Daft Punk.



Pour moi la différence, est que la musique de LillY Wood me paraît clairement aseptisée. Nourrie par un effet de mode qui s'est vite tassé..

Je ne ressens pas d'identité, d'univers. C'est lisse et formaté pour un public déjà conquis.
Et puis, c'est mon ressenti. Il n'y a vraiment rien qui passe de mon coté.

Le premier album de The Do était tout simplement incroyable pour le moment, ils ont su ont ramené le genre indé vers un plus grand public. On avait pas l'habitude d'avoir des groupes français chantant en anglais de cette veine sur nos radios. A en être bluffant. Cocoon a suivi.. Clairement inspiré par Sufjan Stevens qui avait lui même démarré le coté duo fille garçon, sur "To Be Alone With You"

Sufjan

Si on l'écoute  attentivement, on peut s'apercevoir qu'il ya une réelle similitude entre les deux morceaux.

Pour moi, ces groupes ont apportés un vrai truc. Mark Daumail, inspiré certes de grands, comme Elliott Smith également, apporte un nouveau souffle et surprend par  son culot. (Les chanteurs français chantant en anglais étaient très critiqués et dépassaient très rarement le stade d'indé.)

Si on s'attarde sur les autres (très bons) artistes que Sober & Gentle ont signés également, on s'aperçoit que ce sont les seuls d'ailleurs qui ont percés au stade international.
Après ma liste n'est pas exhaustive évidemment, et il y en a beaucoup d'autres...

Je pense à Aaron, Hey Hey My My, aux Stuck In The Sound, aux Syd Matters, You & You, Jill is Lucky, Da Brasilians, Herman Dune, Domingo, Neeskens, etc...

Bref..

Pour moi, parmi cette vague indé, parmi les précurseurs, les méconnus, ce ne sont manifestement pas les Lilly Wood & The Prick mes favoris.
Combo beaucoup trop commercial à mon goût et favorisé par un effet de mode, sans doute.. 
Une vague indé aspirée, peut-être mimétisée, ou trop mainstream..? 
Attendons donc la suite.. Wait & See.